Information

L'information est un concept de la discipline des sciences de l'information et de la communication (SIC). Au sens étymologique, l'« information » est ce qui donne une forme à l'esprit[1]. Elle vient du verbe latin « informare », qui signifie « donner forme à » ou « se former une idée de ».
L'information désigne à la fois le message à communiquer et les symboles utilisés pour l'écrire. Elle utilise un code de signes porteurs de sens tels qu'un alphabet de lettres, une base de chiffres[2], des idéogrammes ou pictogrammes.
Hors contexte, elle représente le véhicule des données comme dans la théorie de l'information. Et hors support, elle représente un facteur d'organisation, qui permet à chaque chose d'être reliée aux autres par les informations échangées. On touche là à un sens fondamental, où une somme d'informations agrégées devient un sujet. Une information peut être codée par différents moyens comme des mots, des chiffres, des gestes, un programme informatique, des couleurs ou n'importe quels autres moyens de communication.
Historique
[modifier | modifier le code]Le projet de fonder une «science de l'information et de la documentation» spécifique s'est affirmé sous l'impulsion d'acteurs comme Pierre Larousse (1817-1875), Melvil Dewey (1851-1931), Paul Otlet (1868-1944), Jean Meyriat (1921- 2010). Le point de départ en a été de dissocier l'information, construction sociale et intellectuelle, de l'ensemble des objets matériels qui, en circulant, la conditionnent sans la définir.
On doit aux spécialistes de cette science d'avoir posé que l'information ne circule pas (elle n'est pas un objet), mais qu'elle se redéfinit sans cesse (elle est une relation et une action). Ce projet est lié, dès la fin du XIXe siècle, au développement d'une recherche à visée industrielle et au rêve d'un savoir planétaire. Mais plutôt que tout assimiler par l'idée d'un « système d'information » (idée plus récente dont le succès est dû à l'informatique), ces auteurs distinguent méthodiquement : le support, le document, l'information et le savoir. Effort de distinction qu'il est crucial de (re)découvrir aujourd'hui.
Définition
[modifier | modifier le code]Sens commun
[modifier | modifier le code]Le mot information est parfois utilisé pour théoriser des choses pratiques relevant en réalité de la perception : un individu a faim parce que son estomac l'a informé de son besoin. La chaleur d'une flamme l'informe du risque de brûlure. Il est informé de la visite prochaine d'un ami. L'information peut être parlée ou écrite et consiste à « savoir ce qui se passe », qu'il s'agisse de l'état du monde ou dans la vie d'un interlocuteur, ce qu'on n'a ni vu ni entendu directement.
Pendant des siècles, la rareté de l'information et la difficulté de sa transmission étaient telles « que l'on croyait de bonne foi que l'information créait de la communication », explique le chercheur Dominique Wolton[3].
Inversement, dans un message reliant deux êtres humains, l'information du message n'est qu'une toute petite partie de la communication (manque le contexte, le langage corporel…), d'où la fréquence des malentendus[4], selon Irène Lautier, directrice de la Faculté des Sciences du sport de l'Université Lille II.
Selon Dominique Wolton, le mot «information» est « d'abord lié à une revendication politique : la liberté d'information comme condition de la démocratie et le complément de la liberté de conscience », puis « le symbole de la presse » et du « droit de savoir ce qu'il se passe », avant d'être repris dans l'informatique, pour parler de « système d'information »[note 1] d'une entreprise. Le développement d'Internet a multiplié les communications sous forme de blogs et de courrier électronique, riches en commentaires, où la part d'information est dès le départ modeste et plus faible (moins concentrée) que dans les «systèmes d'information» des entreprises.
Sens pratique
[modifier | modifier le code]Une définition pratique et efficace (dans le domaine des systèmes d’information par exemple), est de définir l'information comme étant une «connaissance pouvant avoir un effet» (dérivé du modèle de Shannon et Weaver cas 3: les problèmes «influents»).
Cette connaissance doit être portée par un support et mise en présence d'une entité (un être humain ou un dispositif) et que cette entité fasse quelque chose à partir de cette information.
On a donc : connaissance, support, communication, entité, action. On sait travailler sur les aspects support et communication depuis Shannon, l'identification de la connaissance peut-être caractérisée par le couple (entité, action).
Exemple du bulletin météo : l'information « bulletin météo » sur la côte normande devra d'abord être créé (par Météo France par exemple) ensuite communiquée à un média (la radio...) qui va diffuser ce bulletin à un moment donné de la journée. Ce bulletin sera diffusé au hasard de la zone de réception de cette radio, on comprend bien que l'audition de ce bulletin entraînera une action, action qui sera différente suivant que l'auditeur habite la Normandie ou la Provence, qu'il est citadin ou agriculteur…
Une information n'existe en pratique que par l'action qu'elle va susciter. Cette vision de l'information se rapproche de la théorie de la décision[5].
Opposition avec la communication
[modifier | modifier le code]Les progrès technologiques ont dopé la communication, par la rotative et le chemin de fer au XIXe siècle, puis les ondes hertziennes, le satellite et Internet. L'imprimerie et le train réduisant à une nuit la durée séparant la production et la consommation de l'information, la presse écrite diffuse des contenus informatifs beaucoup plus importants : quotidiens de 32 pages puis 64 pages, profitant de coûts moins élevés. La croissance économique, la colonisation puis la décolonisation, le développement boursier, génèrent une demande accrue d'information, essentiellement quantitative.
L'audiovisuel et Internet ont encore abaissé les coûts de diffusion, mais pour des contenus informatifs plus restreints : le nombre de mots d'un journal télévisé est celui d'une page seulement de journal écrit (cependant il véhicule des informations visuelles et sonores), et Twitter se limite à des messages de 280 caractères. L'information et la communication, sœurs solidaires, sont devenues des sœurs ennemies, luttant pour s'approprier un espace de contenu restreint, surtout quand les médias touchent un public très large.
L'opposition information / communication s'est installée dans tous les domaines. Anne Guimard, chercheuse titulaire d'un doctorat en finance internationale, a ainsi établi en
